Depuis six mois, la mairie du Tréhou(29) tient à bout de bras le dernier commerce de cette commune de 504 habitants. Elle fait fonctionner le bar et le dépôt de pain, en attendant des travaux et un repreneur. Ses efforts vont être récompensés.
Au Tréhou, le restaurant Madec-Béchu était une institution. En 2007, il change de mains mais le nouveau propriétaire est obligé de jeter l'éponge. «Nous n'avions déjà pas pu sauver la boulangerie. On s'est dit qu'il fallait tenter quelque chose», raconte Monique Cann, maire de la petite commune depuis 2003. En trois semaines, une régie communale est mise en place, deux personnes recrutées à temps partiel. Le café est rouvert, quelques concerts organisés, des concours de billard, de baby-foot, des repas de famille et voilà les murs qui se mettent à revivre.
La communauté de communes achète
«Au bout de six mois, la CCI de Brest a fait un bilan: le chiffre d'affaires n'est pas suffisant, mais il y a la possibilité de faire tourner l'établissement en l'exploitant bien», affirme Monique Cann.
Certes, mais comment faire perdurer l'affaire? Le bâtiment est vaste: 600m² au sol sur trois niveaux, la salle de restaurant immense (200 couverts) mais tout est à refaire à l'intérieur. «Il faut 350.000€ pour tout remettre à neuf, un investissement démesuré par rapport au budget de la commune», explique Monique Cann. Alors, le maire se tourne vers la communauté de communes de Landerneau-Daoulas qui, le 12décembre dernier, a mis en place une nouvelle politique commerciale. C'est elle qui va acheter l'immeuble et le restaurer. Son idée: créer un commerce multiservices au rez-de-chaussée et des logements dans les étages. À terme, la commune redeviendra locataire.
«Tout devrait être fini en 2010», annonce Monique Cann qui est à la recherche d'un repreneur.
Huit candidatures
«Nous avons déjà huit candi
datures. Nous allons faire notre choix cet été». Son but est de réussir une opération blanche et surtout, de garder un lien social au bourg. «Nous avons deux lotissements en cours, une école à trois classes, un foyer des jeunes, un tissu associatif important, des artisans et des agriculteurs. On se bat pour maintenir tout ça. Mais, avoir une politique audacieuse et, en même temps, laisser tomber ce qui rapproche les habitants me semblait inconcevable». Monique Cann est en passe de réussir son challenge. Au fait, le prochain concert au bar communal, c'est le 13mars, avec le groupe Liberty City, de Sizun. Si ça vous dit. Dominique Le Bian-Rivier
Je pense qu'il y a un trucage sur la photo à moins que (+ que probable) il y ait du la goutte dans les tasses